Éducation et instruction selon Montaigne
Abstract
Les Essais de Montaigne sont souvent cités aujourd’hui pour justifier, sinon le mépris de l’instruction, du moins la défaveur des « savoirs » au profit du « savoir être ». Il conviendrait d’opposer la « tête bien faite » à la « tête bien pleine ». Par suite, l’éducation devrait prendre le pas sur l’instruction dans la formation de l’enfance scolaire.
C’est passer un peu vite sur le fait que Montaigne, dans ce passage célèbre, ne nous parle pas de l’élève, mais du précepteur, que le terme « bien » ne recouvre pas une même signification dans la première expression (« bien faite ») et dans la seconde (« bien pleine »). C’est oublier aussi que ses Essais sont un monument de culture livresque, truffé de citations et de références à des auteurs lus et relus. La tête du sieur de Montaigne est à la fois bien faite et bien pleine. Et si elle est bien faite c’est peut-être qu’il a su commencer par la « nourrir » à propos avec des connaissances puisées à la source.
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