In Reunion and Seychelles Creole languages, the « i » word questions the African substrate hypothesis
Le « i » du réunionnais et du seychellois remet en cause l’hypothèse du substrat africain
Résumé
Among French-based Creole languages, Reunion and Seychelles Creoles are exceptions in that both languages possess a morpheme i (pronounced « ee »), which has been analysed in various and contradictory ways. We aim to look at this distinctive characteristic besides the discussion about Creole genesis. In this discussion some scholars claim that these languages are the product of a process of relexification of an African (grammatical) substrate with French lexical items. Our research will lead us to take into account the morpheme a in two African languages, which plays a role similar to i in Reunion and Seychelles Creoles. We choose to name these two morphemes « preverbal markers », so as to show how this obvious similarity between some European Creole and African languages invalidates the substratum hypothesis. In counterpart, we will see –if needed– how this similarity proves that the evolution of Indian Ocean Creole languages conforms to internal and universal principles, exactly like any other human language.
Parmi les créoles à base française, le réunionnais et le seychellois font exception. Tous deux possèdent un petit mot formé d’un seul phonème, le i, qui a fait l’objet de descriptions diverses et contradictoires. Notre objectif est de mettre en regard cette particularité avec la polémique sur la genèse des langues créoles, par laquelle certains auteurs affirment que ces idiomes sont issus de la relexification d’un substrat africain (il s’agirait selon eux de langues au lexique français mais à la grammaire sous-jacente africaine). Notre recherche nous permet d’étudier un petit mot a dans deux langues africaines, qui exerce des fonctions comparables à celles des i des créoles réunionnais et seychellois. Nous nommerons ces deux mots « particule préverbale » et verrons dans quelle mesure cette apparente ressemblance entre langues créoles et langues africaines infirme paradoxalement l’hypothèse substratique. En contrepartie, nous observerons en quoi ce parallélisme prouve – si besoin en était – que les créoles indianocéaniques vivent et évoluent selon des logiques internes, comme n’importe quelle autre langue.
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