Éros socratique. Socrate, Alcibiade et les effets de l'amour
Abstract
Amour « est un grand daimôn » (202d): telle est la première qualification réservée à Éros par Diotime dans Le Banquet de Platon ; telle était aussi la dénomination que lui attribuait Apulée, vers la fin de son traité du Démon de Socrate (vers 150 après J.-C.), et il ajoutait que son pouvoir plénier est « de tenir éveillé ». Ainsi il n'y a pas discordance mais continuité entre la figure du daimôn socratique ou « signe divin », que nous avons située et présentée dans notre précédente intervention comme la singulière puissance d'une négativité en acte, et celle d'Éros, daimôn inquiet et toujours en manque qui ne cesse de relancer sa quête et la quête. On dirait d'ailleurs que le portrait d'Éros dessiné par la voyante de Mantinée est autant celui de Socrate que celui de l'intermédiaire ailé, séducteur et volontiers entremetteur, apparenté à Aphrodite selon la mythologie classique, fils d'Expédient (Poros) et de Misère (Pénia) selon le mythe platonicien.
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