De Fontenelle à Voltaire : de la notion de progrès à celle de génération
Abstract
L’histoire littéraire lansonnienne nous a appris à assimiler l’idée de progrès au siècle des Lumières. On l’associe aux grandes entreprises telles que l’Encyclopédie, à la figure de Voltaire et aux affaires Calas ou Sirven. Cependant, cela fait déjà un certain nombre d’années que l’on sait qu’elle n’a pas surgi ex nihilo, qu’elle parcourt déjà les écrits de la Renaissance et du XVIIe siècle. Fontenelle et Bayle, souvent qualifiés de « précurseurs des Lumières » furent sans doute les premiers à la théoriser, bien avant l’Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, de Condorcet (1795). Du point de vue de l’histoire des sciences, par exemple, Fontenelle est désormais considéré comme un des inventeurs de cette discipline : plus qu’un simple vulgarisateur – à une époque où la notion n’est guère concevable – il fut un véritable épistémologue avant la lettre. A cet égard, la dette de l’adversaire de Rousseau (l’on pense, bien sûr au Discours sur les sciences et les arts de ce dernier), de l’auteur du Mondain vis-à-vis du vieux secrétaire de l’Académie, ne fait aucun doute. Ce qui n’empêcha pas Voltaire, dont le sentiment de reconnaissance était fort discutable, de s’opposer régulièrement à Fontenelle, dans ce qui semble un véritable conflit de générations : les anciens tenants de la science cartésienne face aux modernes newtoniens.
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