Etre au marge du système éducatif français : le cas de situations de classes "extra-ordinaires" dans l’académie de Mayotte
Résumé
Le système éducatif français est très centralisé. Il propose une organisation standardisée de l’école avec des établissements types, des programmes nationaux, une organisation de l’année avec des dispositifs qu’il met en place pour aider ceux qui ne peuvent suivre, ceux qui sont hors des moyennes, de la norme (ZEP, REP, filières différenciées, etc.) (Duru-Bellat et Van Zanten, 2016).
Si certains élèves sont scolarisés dans les marges de ce système (classes qui font face à des difficultés multifactorielles ; classes itinérantes), d’autres le sont hors de celles-ci (associations qui proposent des enseignements à des élèves non scolarisés). Ce sont ces différentes marges que nous souhaiterions rendre compte et interroger dans cette communication à partir de ce qui se passe pour des élèves, des enseignants, leur famille au quotidien, dans l’académie de Mayotte, un territoire d’outre-mer géographiquement aux marges de la France hexagonale.
Pour ce faire, nous rendrons compte à travers une approche ethnographique et une ethnographie fine (Malinowski, 1922 ; Geertz, 1973), de situations d’élèves de classes ordinaires de ce territoire qui se trouvent dans des situations extrêmes (Charpentier et Stoica, 2024) dans ce système éducatif, de ceux qui sont scolarisés dans des classes itinérantes proposées aux élèves par le Rectorat de Mayotte pour accueillir ceux qui n’ont pas de place dans les écoles malgré l’obligation scolaire à laquelle ils ont droit comme les autres mais aussi d’élèves scolarisés hors du système éducatif actuel du fait du manque de places, de leur parcours particulier de déscolarisation.