Le projet d’une école inclusive est omniprésent dans les discours. Les injonctions paradoxales se multiplient et invitent à la prudence quant à l’usage du mot « inclusion » (Bonvin et al., 2013), susceptible de dissimuler des formes subtiles de mise à l’écart (Pelletier, 2020a, p. 14). Dans ce contexte, quels sont les fondements d’une formation initiale des enseignants susceptible de répondre aux besoins du terrain pour une école pleinement inclusive ? La contribution présentera une réflexion sur l’activité des professeurs des écoles titulaires première année (T1) face aux injonctions paradoxales croissantes. Nous prendrons appui sur les résultats d’une étude située dans deux départements français ultramarins (La Réunion et Mayotte) portant sur les pratiques inclusives des T1 et l’impact de la formation MEEF sur cette pratique au quotidien. Dans une approche compréhensive et qualitative, plusieurs obstacles au projet inclusif seront dévoilés sur les pratiques collaboratives, dimension innée ou possiblement à acquérir en formation.