BIOEOS. Enjeux, objectifs, approche et bilan de la campagne d’acquisition in situ sur le site de La Réunion.
Abstract
Ayant un effet temporellement stabilisant sur les fonctions écosystémiques (Thibaut & Connolly, 2013 ; Cardinale et al., 2012 ; Loreau & de Mazancourt, 2013), la biodiversité constitue un capital naturel délivrant d’importants services et bénéfices pour l’humanité, des besoins alimentaires au patrimoine culturel. Cependant, les espèces disparaissent actuellement à un taux de 100 à 1000 fois plus élevé que le taux naturel. En Europe, seulement 17% des habitats et des espèces et 11% des écosystèmes clés, protégés par une législation européenne, sont dans un état satisfaisant. Les enjeux sont posés à différents niveaux : rétablissement ou maintien des fonctionnalités des écosystèmes, viabilité économique,
gestion intégrée des usages et planification spatiale, prise en compte des altérations plus ou moins réversibles des écosystèmes (ex. changement climatique) dans la gestion des ressources. Parmi les principaux besoins de connaissance identifiés (Mongruel et al., 2019), certains concernent les écosystèmes côtiers. Ces derniers recèlent une biodiversité exceptionnelle qui confère à la France une responsabilité particulière, y compris vis-à-vis de la communauté internationale. Ils sont cependant considérés parmi les plus vulnérables car les plus exposés aux pressions anthropiques, dont les impacts se cumulent. Un réel besoin de connaissances spatio-temporelles sur la biodiversité est mis en exergue, notamment dans les
territoires d’outre-mer.
Ces éléments de contexte ont été à l’origine du projet BioEOS (BIOdiversity Earth Observation and monitoring at régional Scale). Bénéficiant du label SCO (Space for Climate Observatory) avec le soutien du CNES, ce projet est le fruit d’une collaboration de onze partenaires universitaires et institutionnels, associant des compétences en traitement d’images et du signal, en écologie marine et en modélisation.
BioEOS propose ainsi d’utiliser des images de plusieurs satellites pour extraire des métriques permettant de quantifier et suivre, via des proxys, la biodiversité côtière. Il est prévu de développer une plateforme de chaine de traitement opérationnelle, basée sur des outils en accès libre et intégrant des algorithmes déjà éprouvés par la communauté scientifique.
L’infrastructure Datarmor est envisagée pour héberger le démonstrateur de cette plateforme. Bénéficiant d’un soutien financier du CNES et de la Préfecture de La Réunion en lien avec le SGAR et la DEAL, Le présent document constitue le premier rapport d’état d’avancement du projet.