Des tâches ancrées dans la vie réelle pour apprivoiser les « digital wilds »
Abstract
Les recherches contemporaines en didactique de l’anglais révèlent aujourd’hui un décloisonnement des didactiques des langues qui favorise le développement de nouvelles synergies. Ce décloisonnement fait écho à une transformation générale des lieux d’apprentissage. La recherche sur l’activité d’apprenants de langues (essentiellement d’anglais) sur des sites participatifs, dans ce que certains appellent les “digital wilds” (Sauro & Zourou, 2019) ou, avec plus de précision, les “user-generated content affinity spaces” (Lammers et al., 2012; Magnifico et al., 2018) a montré des limites, mais surtout des atouts pour les apprenants en termes de développement de compétences langagières et interculturelles, de motivation, de confiance en soi et de changement de rôle d’apprenant à usager (Comas-Quinn et al., 2019).
Cette proposition s’inscrit dans l’axe 1 de l’atelier: “Les espaces virtuels ou numériques pour l’enseignement et l’apprentissage de l’anglais en tant que langue seconde/étrangère“. Nous montrerons comment de tels espaces sans lien avec l’institution éducative et non dédiés à l’apprentissage des langues peuvent être investis par les apprenants, dans le cadre formel de la classe de langues, à travers des tâches ancrées dans la vie réelle. Ces tâches ancrées à la fois dans des espaces numériques informels et dans l’espace de l’institution d’apprentissage doivent permettre aux apprenants de faire l’expérience d’une communication authentique hors les murs de la classe et d’agir ainsi en citoyens usagers des langues et des technologies (Ollivier et al., 2021) tout en bénéficiant d’un accompagnement dans la situation formelle d’enseignement-apprentissage.
Une analyse thématique de contenu des retours de futurs enseignants de langues en France et en Irlande ayant réalisé une tâche ancrée dans la vie réelle en langue étrangère (majoritairement en anglais dans le cas de la France) permettra de détailler le ressenti des étudiants en formation initiale. Nous mettrons l’accent sur les avantages et limites qu’ils voient dans la mise en œuvre de telles tâches qui ont, entre autres, pour objectif d’apprivoiser des espaces informels dans le contexte formel de la classe de langues.
Références bibliographiques
Comas-Quinn, A., Beaven, A., & Sawhill, B. (Éds.). (2019). New case studies of openness in and beyond the language classroom. Research-publishing.net.
Lammers, J. C., Curwood, J. S., & Magnifico, A. M. (2012). Toward an affinity space methodology : Considerations for literacy research. English Teaching: Practice and Critique, 11(2), 44-58. https://eric.ed.gov/?id=EJ973940
Magnifico, A. M., Lammers, J. C., & Fields, D. A. (2018). Affinity spaces, literacies and classrooms : Tensions and opportunities. Literacy, 52(3), 145-152. https://doi.org/10.1111/lit.12133
Ollivier, C., Jeanneau, C., Hamel, M.-J., & Caws, C. (2021). Citoyenneté numérique et didactique des langues, quels points de contacts ? Lidil. Revue de linguistique et de didactique des langues, 63. https://doi.org/10.4000/lidil.9204
Sauro, S., & Zourou, K. (2019). What are the digital wilds? Language Learning and Technology, 23(1), 1-7. https://doi.org/10125/44666