Vulnérabilités comparées des économies ultramarines
Résumé
Jusqu’à une période récente, il existait peu d’indicateurs multidimensionnels permettant de caractériser les économies des départements et collectivités de l’Outremer français et de les comparer avec d’autres territoires, qu’il s’agisse de régions françaises ou d’autres petites économies insulaires. Cet article se propose de mieux appréhender leur réalité multidimensionnelle à travers le calcul de deux indicateurs composites pour les départements et collectivités d’Outre-mer (DCOM) et les autres économies insulaires : l’indicateur de vulnérabilité économique (IVE) et l’indicateur de vulnérabilité physique au changement climatique (IVPCC). L’IVE se présente comme un indice synthétique de l’importance des chocs liés aux phénomènes naturels, d’une part, et inhérents à l’environnement économique externe, d’autre part, et de l’exposition à ces chocs. Il ne dépend pas de la politique menée, ni de la capacité de résilience du pays ou de la région. De la même manière, les composantes de l’IVPCC saisissent deux types de risques liés au changement climatique (chocs permanents, progressifs et irréversibles, et chocs correspondant à une intensification des chocs récurrents) et permettent d’évaluer l’amplitude probable des chocs ainsi que le degré d’exposition à ces chocs. Situées dans le troisième quartile du classement des territoires selon l’IVE, les petites économies insulaires, dont les économies ultramarines françaises sont, de manière structurelle, significativement plus vulnérables que la moyenne des autres économies de la planète. Les deux indicateurs mettent en évidence une hétérogénéité des situations entre les DCOM, d’une part, et entre les DCOM et les îles environnantes, d’autre part. Dans ce contexte, les DCOM font partie des économies les moins vulnérables. La Guadeloupe, la Martinique et La Réunion présentent une vulnérabilité économique relativement plus faible, la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie, une vulnérabilité modérée, la Guyane étant le territoire ultramarin où l’indicateur de vulnérabilité économique est le plus élevé. L’agrégation des composantes de l’IVPCC indique que les deux régions antillaises sont plus
vulnérables au changement climatique (particulièrement en Guadeloupe et à Saint-Martin), suivies de la Guyane puis de la Polynésie française. Une analyse des composantes désagrégées permet de mettre en évidence les fragilités de chaque territoire – des spécificités que les politiques d’adaptation au changement climatique doivent notamment prendre en considération.
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