L’objet de la présente communication est d’appréhender les modes d’appropriation des réseaux socionumériques en général et de Facebook en particulier en tant que vecteur de communication aux mobilisations collectives des camerounais de l’étranger. En analysant plus spécifiquement la manière dont la « diaspora connectée » camerounaise investit des espaces en ligne et hors ligne, cette réflexion tente aussi de mettre en évidence les modalités de revendication et la structuration des discours au sein de ces espaces. Il résulte que les modes d’action examinés sont favorisés par un contexte politique autoritaire au Cameroun et des acquis démocratiques perceptibles dans les pays d’accueil. La recherche démontre enfin que grâce à leurs effets de dissémination microbienne et leurs multiples usages, les réseaux socionumériques et les actions hors-ligne favorisent une meilleure inscription et une visibilité certaine des problèmes camerounais dans l'agenda politique international. Les mobilisations collectives qui en découlent conduisent par conséquent à la tenue dans la diaspora d’une contestation sur la marche du pays et sont dominées par des considérations politiques et socio-identitaires.