Structure of small tropical island freshwater fish and crustacean communities: A niche‐or dispersal‐based process?
Résumé
Determining the relative importance of niche‐ and dispersal‐based processes in the structuring of animal communities is central in ecology. Freshwater fish and crustacean communities of small tropical islands can bring new insights for understanding these processes as all their species present a pelagic larval stage which gives them important dispersal capacities. Consequently, we hypothesized that dispersal‐based process may be preponderant for structuring these communities from the regional to the local, that is, survey site, scales. Gradient forest analyses allowed us to model the effect of 12 environmental variables on freshwater taxa abundances in two southwestern Indian Ocean islands: Mayotte (26 taxa) and Reunion (21). A total of 153 surveys in Mayotte and 266 in Reunion were used for building the models. Despite the strong heterogeneity of environmental conditions between the two islands, the main factors structuring freshwater fish and crustacean communities in both islands were the elevation and the slope of the sites. The observed structure appeared more pronounced for predatory species than for primary consumers and omnivores. As predators generally have limited locomotor capacities, it is concluded that dispersal‐based process structures these communities not only at large geographical scales but also at the intra‐watershed scale, by limiting the inland penetration (or dispersion) of species in relation to their locomotor capacities. However, more knowledge concerning ecological traits and taxonomic status of many species is needed to confirm this assumption.
Une des questions centrales en écologie consiste à déterminer l'importance des processus de niche et de dispersion dans la structuration des peuplements faunistiques. L’étude des peuplements de poissons et de crustacés d'eau douce des petites îles tropicales peut apporter de nouveaux éclairages pour comprendre ces processus. En effet, ces espèces présentent toutes une phase de développement larvaire en milieu marin qui augmente fortement leurs capacités de dispersion. Nous avons donc émis l'hypothèse que les processus de dispersion ont un effet majeur sur la structure des peuplements à l’échelle régionale, mais également à l’échelle locale, c'est‐à‐dire celle du site d’étude. Des analyses de type « gradient forest» nous ont permis de modéliser l'influence de 12 variables environnementales sur les fluctuations d'abondance des taxons d'eau douce de deux îles du sud‐ouest de l'océan Indien: Mayotte (26 taxons) et la Réunion (21 taxons). Au total, 153 inventaires à Mayotte et 266 à La Réunion ont été pris en compte dans les modèles. Malgré l'hétérogénéité marquée des conditions environnementales entre les deux îles, les principaux facteurs structurant les peuplements de poissons et de crustacés étaient similaires, à savoir la pente du site d'inventaire et son altitude. De plus, la structuration des peuplements de prédateurs était plus marquée que celle des consommateurs primaires et des omnivores. Comme la plupart des prédateurs ont des capacités locomotrices limitées, nous avons conclu que les processus de dispersion jouent un rôle prépondérant dans la structuration de ces peuplements que ce soit à large échelle ou à l'intérieur des bassins versants. En effet, les faibles performances locomotrices des prédateurs peuvent limiter leur capacité à coloniser (ou se disperser vers) les zones amont des cours d'eau. Cependant, des connaissances plus approfondies concernant le statut taxinomique et l’écologie de plusieurs de ces espèces seraient nécessaires pour confirmer cette hypothèse.
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