La mort a-t-elle un sens ?
Abstract
L’opposition de la vie à la mort, dès qu’on cherche à les définir toutes deux, prend très souvent la forme d’un cercle vicieux. Il est si tentant d’approcher la première à partir de la seconde et de caractériser la seconde comme le simple négatif de la première : on définit alors la vie comme ce qui s’oppose à la mort et la mort par la négation de la vie, par exemple dans la double proposition de Bichat : la mort est « la cessation des forces de la vie » ; « la vie est l’ensemble des forces qui résistent à la mort » . Cette approche, en dépit de sa circularité manifeste, a le mérite de montrer une chose essentielle, l’incompatibilité de ces deux états. Hormis dans certains romans, comme par exemple le célèbre Dracula de Bram Stoker où le vampire se définit comme un « non mort », pas tout à fait vivant et pas tout à fait mort, ces deux états s’opposent radicalement. Aristote définissait la vie comme « la faculté de se nourrir, de s’accroître et de dépérir » , excluant qu’il puisse y avoir une compatibilité quelconque entre la vie et la mort. « Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement » écrivait La Rochefoucault dans ses Maximes (1664), (Paris, Garnier, 1967). Leur confrontation ne semble pas plus éclairante puisque chacune ne fait que renvoyer à l’autre dans une sorte de cercle vicieux. Le plus prudent semble alors de commencer par approcher la mort de manière simplement descriptive. Quelles sont les caractéristiques propres de cet événement qui nous touche tous sans être pour autan l’objet d’une expérience directe ?
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