S’il est relativement convenu aujourd’hui de parler de lecture de films, on ne s’occupe guère, en règle générale, de savoir ce que le concept de lecture devient au juste dans cette opération qui le fait passer, comme si la chose allait de soi, du champ connu de la langue, du verbal, auquel il a ordinairement affaire, à celui autrement mouvant et nettement moins bien circonscrit du filmique. Si l’étude de cette question amène nécessairement à revenir sur des notions aussi fondamentales que celles de langue et de langage et à en interroger la validité dans le cadre du cinéma, elle amène également à redéfinir l’activité de réception du destinataire, activité très différente dans sa nature même comme dans ses modalités concrètes selon que celui-ci a affaire à de l’écrit ou à du filmique.