Familles et écoles à Mayotte : entre tradition musulmane et rapport à la laïcité
Abstract
L’île de Mayotte, département français d’Outre-Mer depuis 2011, vit une accélération rapide de ses structures. La population mahoraise, à 95 % de confession musulmane, se trouve dans un système social en pleine mutation. Les parents sont confrontés à de nouvelles exigences juridiques et éducatives face à une laïcité que les écoles de la République tentent de mettre en œuvre. Les familles se demandent comment à la fois perpétuer leurs pratiques éducatives traditionnelles et vivre la modernité. Ainsi à partir de six ans les enfants suivent à la fois l’école coranique et l’école primaire de la République. On assiste donc à la coexistence d’éléments relevant à la fois de valeurs islamiques et de valeurs républicaines, lesquelles sont renforcées par l’émergence de nouvelles pratiques s’appuyant sur une « laïcité » importée. La laïcité serait-elle alors perçue par les familles comme une volonté d'occidentalisation déguisée ? Dans ce contexte l’accompagnement des familles et le travail des enseignants est particulièrement singulier.Se poser la question de la transmission familiale à Mayotte, c’est prendre en compte prendre en compte le respect des cultures et la dignité de chacune d’entre elles face aux conséquences néfastes qu’une non transmission peut avoir sur le positionnement de l’enfant et de l’individu dans le groupe.