Ali Ben Ali, poète au service de la Révolution comorienne
Abstract
Cet article se propose de présenter la figure d'Ali Ben Ali, poète et politicien comorien contemporain, qui s'est signalé comme critique de la société como-rienne. En effet, dans les années 1975-1978, est née une poésie révolutionnaire dirigée contre le système féodal et aristocratique : le verbe contre la coutume. Dans un pays fraîchement indépendant (6 juillet 1975), le poète pensait qu'un bouleversement culturel et un changement de mentalité étaient nécessaires, pour sortir d'un système où la possession des terrains est la préoccupation essentielle, où le riche écrase le pauvre, où les cérémonies coutumières, mariages et funérailles, sont l'occasion de mettre en scène cette oppression des faibles par les forts. C'est dans ce contexte que germe cette poésie de libération à la fois de l'homme comorien et de son esprit. La nouvelle poésie tranche avec les styles anciens, avec ses rythmes musicaux indo-africains et afro-arabes. Le poète, par les formules inspirées et rythmées de ses vers, sait qu'elles doivent produire de redoutables effets sur les citoyens. Ce ne sont pas seulement ses colères et ses rancoeurs personnelles qu'il exhale dans ses poèmes, ce sont celles du peuple dont il a l'honneur et la fierté entre les mains. Il en va même de leur survie dans ce défi politique, économique et culturel préconisé par la révolution. Les thèmes choisis sont les principes fondamentaux de la révolution. Les plus récurrents sont l'unité des Comores, l'égalité des chances, les responsables politiques, la ségrégation raciale, et des thèmes interpellant tous les ennemis de la révolution : le bourgeois ou le capitaliste, le sorcier, le colonialiste, le charlatan, le séparatiste, etc.
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