Améliorer la compréhension de l'écrit : apports d'une conception constructiviste de l'apprentissage et du développement
Abstract
En centrant notre contribution sur les aides cognitives à la compréhension de l'écrit nous ne voulons pas réduire la complexité du phénomène de l'illettrisme et tout particulièrement dénier sa dimension sociopolitique. Tout comme on a pu le dire de la « débilité mentale », l'illettrisme est une invention sociale liée à des exigences qu'il convient de questionner. Tout comme on ne dit plus aujourd'hui d'une personne qu'elle est retardée mentale mais en situation de retard mental, il convient de parler de situations d'illettrisme et non d'illettré(e)s. La nuance n'est pas mince car elle signale et souligne la responsabilité de l'environnement au degré d'adaptation des personnes. Ceci posé, toutes les tentatives de prévention et de remédiation des situations d'illettrisme (comme on a pu s'en rendre compte au cours du présent séminaire) affrontent in fine le problème des aides à la compré-hension de l'écrit. C'est à ce point qu'une conception constructiviste de l'appren-tissage et du développement peut être utile. I. COMPRENDRE L'ÉCRIT : UNE CONCEPTUALISATION PARTICULIÈRE Conceptualiser Comprendre l'écrit relève d'une fonction cognitive générale de conceptua-lisation. Conceptualiser consiste à former une représentation explicite plus ou moins complète des états et du fonctionnement (relations entre états) d'un système relationnel (objet, classe d'objets, action, phénomène physique, social ou psychique, récit, texte…) décrite dans un format manipulable, communicable et transposable (imagé, verbal, symbolique, graphique…). Une fois organisée, la représentation des relations entre les états d'un système relationnel sont alors
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