Notre interrogation porte sur la place accordée au sexe féminin aux XIV e et XV e siècles. Le titre permet d'envisager une double lecture. Il désigne le sexe féminin au sens littéral, la figuration du sexe telle qu'elle apparaît dans les représentations, dans l'imaginaire. Mais nous entendrons aussi l'expression dans son sens général, le genre féminin par opposition au « sexe masculin ». L'idée est de chercher en profondeur la place assignée à la femme dans la société des XIV e et XV e siècles, sans se cantonner au pittoresque et au récit. Notre monde occidental est très libre dans la figuration de la nudité et du sexe, féminin notamment. Internet n'a fait que multiplier à l'infini une production d'images amorcée depuis des siècles. Cette liberté trouve ses racines dans l'esthétique de l'Antiquité grecque, puis dans la reprise des thèmes antiques à La Renaissance. A partir de là, dans la continuité de la Renaissance ou en réaction contre ses canons, la représentation de la femme nue s'est faite de plus en plus présente. Le prétexte de la figuration d'une déesse ou de la nature a été abandonné, on pense naturellement à L'origine du monde de Courbet (1866). La recherche de la beauté idéale, qui peut être vue comme un autre prétexte, a elle-même été délaissée, dans des toiles de Picasso, ou chez des expressionnistes allemands, comme Kokoschka, Kirchner, Heckel, Nolde, Schmidt-Rottluff ou Stanley Spencer et bien d'autres. Mais que s'est-il passé entre l'Antiquité et la Renaissance ? L'idée généralement répandue est celle d'un désintérêt pour la figuration de la nudité, voire d'un tabou à son égard, porté par le christianisme. Mais l'absence de référence au sexe était-elle la règle ?