Médiation grammaticale en contexte réunionnais : école inclusive et sécurisation linguistique.
Abstract
L’acquisition d’une maîtrise de la langue française, sans une quelconque prise en compte de la cohabitation des langues et de référents culturels sur le territoire de La Réunion, relève du non-sens didactique. Il apparaît une inadaptation du contrat didactique : les attentes scolaires de l’enseignant et des élèves créoles sont en profond décalage, les représentations brouillées, la dévolution absente. La médiation grammaticale en école élémentaire à La Réunion montre une singularité qui interroge le modèle développé dans nos études sur le territoire métropolitain. Nous faisons l’hypothèse que la conceptualisation de faits grammaticaux, observée dans des glissements conceptuels (Clauzard, 2014 a), est contrariée : le passage d’une langue outil de communication, à dimension épilinguistique, à une langue objet de dimension métalinguistique diffère. Le jeune élève réunionnais n’exprime pas une posture épilinguistique (Gombert, 1990) de contrôle fonctionnel de la langue de scolarisation française : cela insécurise son apprentissage en particulier et sa scolarité plus globalement, faute d’inclusion scolaire.