Chikungunya virus infections in children
Infections à virus Chikungunya chez l’enfant
Abstract
Chikungunya fever is an arbovirosis caused by an alphavirus (CHIKV) belonging to the Togaviridae familly. Its main vectors are Aedes mosquitoes. In its classic form, Chikungunya consists in a flulike illness that can be very disabling, especially by incapacitating arthralgia. In children, the arthropathy is well known to be better tolerated than in adulthood but severe manifestations and complications can occur owing to neurologic, cardiac, hematologic or cutaneous dysfunctions, all carrying a fatality risk in the absence of appropriate intensive care. Out of these, the most singular is a severe encephalopathy, even in some cases genuine encephalitis. More rare, but quite specific of small infants, skin blisters have been reported, sometimes complicated by extensive detachments. Mother-to-child infections were demonstrated on La Réunion island with a fifty-percent probability of vertical transmission when the mother was highly viremic around the term of pregnancy. The diagnosis can be made by detecting CHIKV RNA using RT-PCR or specific IgM antibodies using MAC-Elisa serology. Chikungunya is a notifiable disease. The epidemic that emerged in Indian Ocean islands during 2005-2006, its progressive extension to Asia and even to Italy in July 2007, highlighted a very important capacity of CHIKV to cause huge outbreaks wherever Aedes sp. can proliferate. In France, Aedes albopictus is definitively endemic in the departments of Alpes-Maritimes since 2004, Corsica since 2005, and Var since 2007. Therefore, the risk of introduction of CHIKV from an epidemic area to Europe and especially in France is real.
La fièvre Chikungunya est une arbovirose due à un alphavirus (CHIKV) appartenant à la famille des Togaviridae. Ses vecteurs principaux sont les moustiques du genre Aedes. Dans sa forme classique, le Chikungunya consiste en un tableau pseudo-grippal parfois très invalidant, notamment par les arthralgies. Chez l’enfant, l’arthropathie est souvent mieux tolérée que chez l’adulte, mais des manifestations graves et des complications peuvent survenir en raison de dysfonctions neurologique, cardiaque, hématologique ou cutanée, toutes comportant un risque de décès en l’absence de réanimation appropriée. La plus caractéristique est une encéphalopathie sévère, réalisant dans certains cas une authentique encéphalite. Plus rares, mais spécifiques du petit nourrisson, des lésions cutanées bulleuses ont été rapportées, réalisant parfois des décollements extensifs. Des infections materno-foetales ont été démontrées à l’île de la Réunion avec une probabilité de transmission verticale de 50 % quand la mère était virémique au terme de sa grossesse. Le diagnostic peut se faire par la recherche d’ARN en RT-PCR ou d’IgM spécifiques par sérologie MAC-ELISA. La maladie est à déclaration obligatoire. L’épidémie de CHIKV qui a touché l’Océan Indien en 2005-2006, son extension progressive en Asie et jusqu’en Italie en juillet 2007, ont témoigné d’une capacité très importante du CHIKV à causer de larges épidémies partout où les Aedes prolifèrent. En France, Aedes albopictus est définitivement endémique dans les départements des Alpes Maritimes depuis 2004, de Corse depuis 2005, et du Var depuis 2007. Le risque d’introduction du CHIKV à partir d’une région épidémique, en Europe et en particulier en France est donc réel.