Penser l’incomparable
Abstract
Cette réflexion part d’un constat : la comparabilité est déterminée par le principe d’un juste rapport analogique ou d’une juste mesure et est implicitement soumise à un processus de validation binaire (comparable-incomparable). Le comparatiste en use pour discerner et délimiter des identités qui, de manière paradoxale, se trouvent alors exacerbées dans une tension radicale (trop semblable/trop différent), alors même qu’elles se présentent également à lui dans le flou de leurs intersections. Aussi, en m’appuyant sur les réflexions de Pascal Ludwig (mathématicien), Deleuze, Guattari, Bessière, Chevrel et Didier Coste, je propose de penser la comparabilité selon un principe de variation graduelle, qui prendrait en compte l’indécidabilité et le flou comme catégories cognitives dans l’articulation des contextes littéraires.