Générations romantiques. Grands et Petits romantiques : flux et reflux de la vogue médiévale
Résumé
Le romantisme serait-il un courant trans-générationnel et correspondrait-il, pour reprendre la théorie d’Eugenio d’Ors sur le baroque, à un « éon » ? Les éons sont des périodes fondamentales, des courants permanents liés à des invariants de l’art et de la culture. Ils meurent et se réincarnent de façon cyclique, mais en changeant. Si l’on en croit la préface de Cromwell, le Bas-Empire, les grotesques antiques étaient déjà romantiques. Le Moyen Age aurait été « enté » sur le Bas- Empire. Tortueux, exubérant, enchevêtré et donc romantique, tel était le style gothique qui attachait son « stigmate au front des cathédrales ». Shakespeare tient en équilibre Ariel et Caliban. Le maniérisme et le baroque, mouvants, asymétriques, bizarres, colorés ou macabres, sont déjà romantiques ; extravagants, et donc romantiques, le Roland furieux et Cyrano de Bergerac ; anarchisants, impertinents, curieux et donc romantiques, D’Assoucy, Scarron et Théophile de Viau. Rubens, en introduisant dans ses tableaux quelque nain de cour, a su comprendre le grotesque comme élément de contraste et s’avère donc un précurseur du romantisme.
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