Quand le conte nous fait croire en la science : le cas de Boureau-Deslandes
Résumé
En 1741, Boureau-Deslandes offre avec son Pygmalion une réécriture du mythe ovidien qui renouvelle à plus d’un titre la question de la croyance. Dans ce conte, la métamorphose de la statue, initialement divine et magique, devient une forme d’expérimentation par l’imaginaire des thèses matérialistes de son temps. Aussi le pacte de fiction devient-il problématique : entre le postulat de départ (ceci est un conte, donc faux, fabuleux, merveilleux…) et la volonté démonstrative (qui se distingue du simple apologue, notamment quand le discours tend à une certaine vérité scientifique au siècle des Lumières). Ce paradoxe est redoublé par la narration qui part de l’intervention divine pour appuyer une thèse matérialiste : la science deviendrait alors un objet de croyance.