La formation initiale au plurilinguisme des enseignants d'anglais à La Réunion : enjeux et perspectives pédagogiques
Abstract
Région ultrapériphérique dans l’océan Indien, l’île de La Réunion est un territoire multilingue. La langue officielle est le français, néanmoins le créole est parlé par une large partie de la population. Les langues créole et française sont en contact avec plusieurs langues. L’alternance codique et le translanguaging créole-français sont légion. Les relations linguistiques du créole et du français ont initialement été décrites au prisme de la diglossie avant de laisser place à un continuum des pratiques (Carayol & Chaudenson, 1979), à la notion d’interlecte et à la reconnaissance de mélanges (Prudent, 1981; Lebon-Eyquem, 2016). Malgré l’apport de la recherche sur l’influence translinguistique multidirectionnelle entre L1-L2-L3+ (Ecke, 2015), et malgré le développement de modèles illustrant l’apport positif des contacts translinguistiques dans l’acquisition d’une L3 (Flynn et al., 2004), une approche monolingue perdure et peu de langues vivantes sont enseignées. Les enjeux de la formation des enseignants sont pluriels : prise en compte de la diversité ethnoculturelle, ancrage de la formation dans la réalité territoriale, développement de réseau de collaborations… Il s’agit ici, à travers l’analyse de ressources pédagogiques dédiées à l’enseignement de l’anglais en contexte multilingue, de réfléchir à l’identification des contacts translinguistiques et en faciliter la diffusion.