Pouvoirs des maîtres et contre-pouvoirs des Africains esclavisés aux Amériques espagnoles coloniales
Abstract
La traite des Africains vers les Indes occidentales changea considérablement la signification du terme « esclavage ».
Le droit romain, que reprit en grande partie le droit castillan, particulièrement avec Las
Siete Partidas d’Alphonse X le Sage, reconnaissait que la liberté était consubstantielle à tout être vivant et à plus forte raison à l’être humain. L’esclavage, s’il était admis dans certaines conditions (dettes par exemple), ne pouvait être permanent. Ce texte législatif présenta donc les cas où les maîtres se devaient de libérer leurs esclaves.
Il resta en vigueur dans les territoires du Nouveau-Monde, et les esclaves qui en avaient la possibilité, surtout en milieu urbain, n’hésitaient pas à s’en prévaloir auprès des Audiences royales, sorte de tribunaux suprêmes. Car la justice ordinaire, celle des municipalités, penchaient la plupart du temps pour les maîtres, âpres à défendre leurs intérêts économiques (la potestad dominica: lo (la) compré con mi dinero), qui instrumentalisaient les esclavisés.
Lorsqu’ils n’en avaient pas les moyens, les esclaves avaient recours à d’autres possibilités afin d’échapper au pouvoir arbitraire de la société dominante qui ne tenait aucun compte de la législation royale ou religieuse des Conciles mexicains ou liméniens du XVI e s (très intéressée : la paix coloniale) en leur faveur.