Artistic Practice and taboos in 21th century Comoros: censorship and self-censorship
Pratiques artistiques et tabous aux Comores au XXIe siècle : entre censure et autocensure
Abstract
The play of Said Ahmed Said Tourqui (Sast) entitled Les Barbuffes, and staged at the Alliance française of Moroni in February 2016 sets out to outline the prevention against radicalization was judged blasphemous by a religious group. Contemporary Comorian musicians do not escape either the menaces of aggression. The case of the artist (singer) Nawal Mlanao is revealing of taboos, religious and traditional. It has already been the object of intimidation of wahhabites fundamentalists who reproaches her of transgressing Islamic rites. The analysis of her musical works allows us to understand the elements which reveal the religious and traditional taboos in the Comorean society. This article is intended to shed light on the role played by artistic practices and the way in which contemporary artists lift up the veil on the taboos to which the Comorean society has to face in this beginning of the 21st century. This will allow to understand the way in which these practices transgress the sacred and the prohibitions. This approach allows us to understand as well how these artistic productions become a source of provocation and falls under the censorship blow.
En février 2016, Said Ahmed Said Tourqui (Sast) a publié une pièce de théâtre intitulée Les Barbuffes, qui se voulait préventive contre le radicalisme islamique aux Comores. Mais, lors de sa mise en scène à l’Alliance française de Moroni, elle a été mise en cause par des groupuscules religieux qui la jugeaient blasphématoire. Ce blasphème supposé ou réel contre l’islam touche aussi les artistes. C’est le cas de Nawal Mlanao dont les chansons sont révélatrices de tabous religieux et traditionnels. Elle a déjà fait l’objet d’intimidation des fondamentalistes wahhabites qui lui reprochent de transgresser les rites islamiques. L’analyse de ses oeuvres musicales permet de comprendre les éléments qui relèvent du tabou religieux et traditionnel dans la société comorienne. Cet article se propose de mettre en lumière le rôle que jouent les pratiques artistiques et la façon dont les artistes contemporains lèvent le voile sur les tabous auxquels la société comorienne fait face en ce début du XXIe siècle. Ceci permettra de saisir la manière dont ces pratiques transgressent le sacré et l’interdit. Cette démarche permet de comprendre également comment ces productions artistiques deviennent source de provocation et tombent sous le coup de la censure.
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