. Deux-ensemble and M. Leur-suffisance-À-trouver-moyen-d'allonger-la, Tout ce qui est audelà de la mort simple, me semble pure cruauté. » Essais, II, 27. Ailleurs, Montaigne nous invite à user du terme « barbare » de manière avec prudence lorsque nous évoquons des peuples aux moeurs différentes : « Nous pouvons bien les appeler barbares, au égard aux règles de la raison, mais non pas eu égard à nous, qui les surpassons en toute sorte de barbarie. » Essais, I, 31. Le barbare devient alors, non plus le sauvage aveuglé par sa passion du moment et que nulle règle ne peut plus inviter à un contrôle de soi, mais le civilisé qui laisse la sauvagerie envahir ses comportements au point de lui faire perdre toute mesure. Loin de nous être étrangère, la barbarie est en nous C'est en ce sens que l'emploie d'ailleurs le pacifique Spinoza à propos de l'assassinat des frères de Witt par la foule des partisans de Guillaume d'Orange à La Haye en 1672

, On retrouve alors cette idée, dont Anatole France fera un de ses thèmes favoris, qu'il existe une barbarie de civilisé qui finit à en décupler sa violence, vu les moyens techniques et les outils savants permettant de la mettre en application. Tout simplement parce que la barbarie est en nous, prête à surgir à tout moment sous le vernis de culture qu'apporte l'éducation morale et la pression juridique. Dans ce cas, le barbare, ce n'est pas l' « Autre », l'étranger surgi d'ailleurs, mais bien « Moi » dans cette animalité qui continue de vivre au fond de mon être et que la raison vient parfois servir au lieu de la contrarier. Comment autrement expliquer que des hommes « policés, Spinoza, voulut sortir placarder un prospectus où il dénonçait la « barbarie » de ce meurtre et celle des meurtriers qu'il désigne comme « ultimi barbaros », (barbares à la fois les plus reculés dans le temps et les plus extrêmes en quantité)

C. Jules, Commentaires de la guerre des Gaules, 2010.

. Hérodote, Voyages, texte arabe accompagné d'une traduction française par C, Hérodote et Thucydide, Oeuvres complètes, Paris, Gallimard. Ibn Battouta, pp.1853-1858, 1955.

R. Pierre, Éducation et culture dans l'Occident barbare, VI e -VIII e siècle, 1995.

R. Jean-paul, Les Barbares, 1982.