. Au-théâtre-de-se-contempler-lui-même, de rire même parfois à ses dépens, dans le long et douloureux questionnement sur le langage et sur l'histoire qui occupe la deuxième moitié du XX e siècle : Ainsi Arrabal dénonce dans Guernica la bonne conscience de l'écrivain, venu en pleine guerre civile prononcer l'éloge du peuple espagnol héroïque, sans accorder un seul regard de pitié aux victimes de la guerre qui s'effondrent devant lui. Cerné par les images et le multimédia, le théâtre cherche le langage qui rendra le mieux compte de son époque. Mais « il y a théâtre chaque fois qu'un texte parlé s'adresse à quelqu'un -réel ou fictif -dans une durée déterminée et dans un lieu où il est possible d'en partager l'écoute en public

. Aujourd'hui-encore, que l'intrigue et le personnage soient conservés ou non, que leur effet se situe au niveau « macroscopique » comme dans les « piècesmachines », dont Hamlet demeure le modèle aux yeux de Michel Vinaver, ou à un niveau infime, microscopique, comme c'est le cas dans « les piècespaysages », dont l'action éclatée, fragmentaire, immobilise ironiquement l'attente autour d'actions insignifiantes. On peut, aujourd'hui encore, représenter des oeuvres écrites il y a deux mille ans

, Dans la positivité accordée à la nouveauté, à l'innovation, il faut savoir apprécier le refus des conventions classiques, l'abandon de la conception traditionnelle de la mimesis, et porter un regard attentif au rôle imparti à chacune des instances de la représentation théâtrale : intrigue, personnages, parole, jeu des comédiens, décors, accessoires, sonorisation, éclairage, moyens techniques, Ce qui a changé se trouve aussi bien dans les modalités de la représentation que dans l'écriture des oeuvres