, Le monde dans sa diversité et sa richesse, doit se retrouver dans la créolité. C'est à ce prix que la créolité trouvera sa place, toute sa place, dans le monde, mais dans un monde inventé et construit comme un « nouvel espace public d'expression, de création, de citoyenneté et de travail ». Un espace où opère sans discrimination le multiple comme richesse de l'humanité, verture vers les autres cultures

, -la-loi ?, semblent prendre conscience enfin que la « créolité » peut devenir un nouveau « mur identitaire » si elle repose sur les « marqueurs archaïques » que sont la couleur de la peau, la langue, la religion et l'espace géographique. C'est chose faite à Maurice, où la notion de « créolité » est désormais instrumentalisée à des fins politiques et ethno-religieuses, où l'on assiste au réveil en fanfare de métaphores indigentes et de typologies inquiétantes (« Euro-créole », « Afro-créole », « Indo-créole » ou « Malbar-créole », comme le revendique un chanteur « engagé ») qui sont autant de « murs identitaires », de « marqueurs archaïques », pour reprendre les mots de Glissant et de Chamoiseau? Par ailleurs, dans un discours introductif à une conférence sur l'éducation interculturelle, en Finlande, l'on a entendu dire que « nous sommes les produits de nos cultures » ! Dans un colloque préparatoire à la création, à la Réunion, d'une institution destinée à favoriser les échanges interculturels, un des intervenants déclara que « si la raison est hellène, l'émotion est africaine » ! De tels propos, qui sont à l'opposé de l'interculturel, sont susceptibles de le compromettre, Je dois signaler que, confrontés sans doute à l'institutionnalisation de l'identité -l'identité française à travers le ministère de l'Identité nationale en France-Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau dans Quand les murs tombent : l'identité nationale hors