L. Quand, Ecole des Robinsons accomplissait un détournement parodique en suivant scrupuleusement le schéma mais sur le mode du faux, ici, tout reste authentique mais la véritable robinsonnade reste déceptive, cantonnée à un avant -l'hypotexte de Wyss -et à un après -le devenir de cette Nouvelle-Suisse, colonie cosmopolite. ?? On assiste ici à une robinsonnade complexe, en tension entre permanences et renouvellements romanesques, tant au niveau de l'hypotexte principal que de la robinsonnade classique, sans compter l'attente des lecteurs de Verne. Deux naufrages, une mutinerie

, Pour reprendre les expressions des autres robinsonnades verniennes, les « îles à Robinson » 10 sont pour Verne des « îles créées spécialement pour qu'on y fasse convenablement naufrage » 11 : des îles fictionnelles où l'auteur peut jouer des codes romanesques. Par delà les déceptions de ce roman, il convient de l'inscrire néanmoins dans l'écriture vernienne des Robinsons. Il faut reconnaître que ces robinsonnades, au seul nombre de quatre, dynamisent toute la poétique d'écriture de Verne qui ne cesse jamais de s'ingénier à glisser des références à Robinson dans un grand nombre de ses autres récits. La robinsonnade constitue alors l'occasion d'un jeu sur les formes et les contraintes d'un genre codifié. Comme Verne l'explique dans ses Souvenirs

J. Verne, L. 'école-des-robinsons, . Paris, . Hachette, and . Le-livre-de-poche, , p.195, 1968.

J. Verne, L. 'île-mystérieuse, . Ii, . Paris, . Hachette et al., , p.423, 1979.

, Voir Bulletin de la Société Jules Verne, n°89, 1 er trim, pp.3-8, 1989.