;. , Certains désignent directement les ouvertures du corps, la cavité, le passage du dehors vers le dedans et inversement, le creux dans lequel peut se loger un objet ou simplement le désir de l'objet. En conséquence, ce rêve dont le symbolisme est lié à la sexualité -rêve de type infantile dans la terminologie Freudienne -, correspondrait davantage à la transformation d'une pulsion sexuelle en une réalité manifeste qu'à une visée anticipatoire, même s'il est laissé au lecteur le libre choix de prédire la mort de l'amour, ou la mort à l'amour, dans la mesure où on tiendrait compte du fait important que cette transformation s'accompagne d'un sentiment de castration suscité par la hantise qu'a le rêveur d'être en état de péché mortel, car il sait qu'il est coupable d'opérations magiques contraires à la volonté divine. Cette jouissance onirique, altérée par la pensée d'un prochain châtiment, est marquée par la présence du sang qui révèle la proximité de la mort due à « l'ébranlement émotif15 », par les flammes de l'enfer, et par l'effondrement du corps contact de la chemise de nuit d'Éléonore. La mort est bien inscrite dans le désir d'amour dont se nourrit le rêve-cauchemar. Et, à partir du moment où le texte n'annonce pas immédiatement le retour du rêveur à l'état de veille, rien ne nous interdit de penser que l'expérience onirique se poursuit au-delà même de l'écriture, par la poitrine d'Éléonore (le substantif désigne également les seins de la femme), pp.155-168

H. Broch, Création littéraire et connaissance, op. cit, p.349