V. I. Virgile-illustre-(enéide, A. M. Commentaire-par, and . Guillemin, Paris : Hatier, 1936, 122 p.) la tradition d'un splendide jardin des dieux, situé aux extrémités de la terre, qui touche la partie des Enfers qu'il vient de décrire. La beauté de ce jardin vient de la radieuse lumière qui l'inonde ; deux traits le caractérisent. L'un grec : la joie des sports et des danses en plein air

G. Sauron and T. Serena, Villa des Papyri" d'Herculanum : Contribution à l'étude des comportements aristocratiques romains à la fin de la République, vol.1, pp.277-301, 1980.

H. Pline-l'ancien, X. Naturelle, and L. ,

, Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 52 e année, vol.4, pp.104-113, 1907.

H. Broise, V. Jolivet, . Recherches, ». Les-jardins-de-lucullus, and L. , Urbs : espace urbain et histoire (I er siècle av, Actes du colloque international de Rome, vol.98, pp.747-761, 1985.

, Tacite nous dit qu'ils avaient été « commencés par Lucullus, et qu'il [Valerius Asiaticus] les embellissait avec une rare magnificence, Annales

. Isidore-de-séville,

, Comme pour tout espace sacré, le principe même du jardin est qu'il s'inscrive en un tracé, bien clos et bien délimité, Pierre Somville, « Jardins et sacralisation de l'espace, pp.23-27, 2001.

, La forme germanique *gard se lit aujourd'hui dans l'allemand Garten et l'anglais garden. La même racine indo-européenne *ghorto a abouti au russe gorod, avec le sens de « ville », qui apparaît p. ex. dans Novgorod. La racine indo-européenne *ghorto a donné en slave gradina, terme repris par le roumain pour désigner le jardin? Le terme français vient du germanique *gard qui a évincé le hortus latin du langage courant. Il désigne alors un enclos (sens qui est conservé dans l'anglais yard, dérivé de garth et dans ort-geard, l'enclos de plantes qui a donné, en anglais, orchard, verger), Le mot Jardin dérive du radical indo-européen *ghorto signifiant « enclos », et sert de base de construction au latin hortus et au germanique *gard dont le sens est « jardin clos

, Achetons des livres pour le besoin seulement, jamais pour l'étalage? ». Cicéron lui-même s'en déprend : « Je ne puis supporter mes regrets ; mes livres, mes études, ma philosophie ne me servent de rien. Je suis comme un oiseau qui veut s'envoler, et je regarde toujours du côté de la mer », écrit-il à Atticus 81. Est-ce un hasard si bibliothèque et jardin nouent son destin ? Au matin du 7 décembre-43, dans sa villa de Gaète où il a échoué, pressé de fuir par ses esclaves, il perd un temps précieux à rechercher dans la bibliothèque les livres grecs qui lui serviront de viatique. Risquant le tout pour le tout, les esclaves affolés se jettent dans le labyrinthe des massifs de lauriers et de chênes verts du jardin qu'il a fait planter, pour tenter de gagner la mer, Quant aux bibliothèques qu'ils enchâssent, Sénèque ne tarde pas à s'en moquer 80 : « Que me font ces immenses quantités de livres, et ces bibliothèques dont le maître en toute sa vie peut à peine lire les titres

*. , , p.80

D. Sénèque and . Animi, , pp.4-9

A. Cicéron and . Atticum,

J. Géraud, «. Cicéron-Égorgé, and ». , Travaux et Documents, vol.44, pp.163-183, 2013.

, L'art du jardinier est l'un des plus fascinants ; peut-être même est-il plus séduisant que le théâtre, les lettres, la peinture et la philosophie car c'est le jardinier qui crée l'union la plus intime de l'homme et de la nature, de l'histoire et de la modernité, du naturel et de l'artificiel, des souvenirs poétiques et des associations personnelles. Mais à la lumière du tragique épilogue cicéronien ne perçoit-on pas la divergence entre bibliothèque et jardin ? Si ce dernier apparait comme un lieu, à la fois favorable et dangereux, du contact entre les mondes, n'est-il pas surtout le lieu où les hommes et les dieux se séparent pour toujours 84 ? C'est pourquoi à l'aphorisme de Cicéron l'on peut préférer ces vers de la poétesse américaine Laura Riding, dans « La vaine vie de Voltaire », long poème qui récapitule son idéalisme poétique, dans lequel le héros de la raison et de la justice est tourmenté par une intelligence que rien ne peut assouvir : « Ce qui réconcilie le jardin Ne réconcilie pas l'esprit »? [« What reconciles the garden / Does not reconcile the mind, / Which demands instruction / The more it is blind. / Sets little store by speeches. / Can understand only what it knows, / Knows only what is secret » 85 ; « Ce qui réconcilie le jardin / Ne réconcilie pas l'esprit, / Qui réclame de l'instruction / À la mesure de sa cécité, Dmitry Likhachov 83 qui explore le rôle du jardin dans la culture occidentale comme un espace culturel et idéologique, le compare à une « bibliothèque spéciale, vol.86

D. Sergeyevich and L. , Poezija sadov (La poésie des jardins), 1982.

P. Bonnechere, « Prairies et jardins grecs. De la Grèce de Platon à l'Angleterre d'Alexander Pope, pp.29-50, 2001.
DOI : 10.4000/books.pulg.1086

L. Riding, The Vain Life of Voltaire », Collected Poems, vol.477, 1938.