. De-la-société-et-À-la-découverte, Occident des tiers (entre les puissants et les faibles, les clercs et les laïcs

, Loin de raconter de façon linéaire la vie du roi, comme cela est si souvent le cas dans les biographies, Jacques Le Goff procède à une construction, une déconstruction puis une reconstruction En effet, comme il l'expliquait, la biographie d'un « grand homme » n'est pas la tasse de thé de la nouvelle histoire le récit de la vie du roi n'occupe que le premier tiers de l'ouvrage. On passe ensuite à la représentation contemporaine du souverain et cela est prolongé jusqu'au regard actuel porté sur le roi. La particularité des biographies de Jacques Le Goff c'est qu'elles ne cherchent pas à reconstituer un simple récit de vie, ni même, comme Jean Favier pour Philippe le Bel ou Charlemagne, à montrer à travers la vie du Souverain la dimension politique, isoler les aspects familiaux, l'impact d'une action sur la société, etc, Ouvrages à tiroirs » 43 , la biographie par Jacques Le Goff multiplie les regards et les points de vue, soulignant les biais apportés par les sources dans la construction du portrait. Jacques Le Goff s'arrête longuement sur la façon dont le Roi est présenté par ses contemporains et sur l'image fabriquée passée à la postérité. Il remarque ainsi que Joinville, qui écrivait en français, faisait parler Saint-Louis en disant « Je » et le Goff de noter : « il est le Premier grand homme d'Occident à parler au quotidien, p.44, 1996.

, Le Goff écrivait : « L'histoire politique naguère très ennuyeuse pour moi, est devenue aujourd'hui très passionnante. Il ne s'est pas agi seulement d'un domaine particulier de l'histoire politique, (?) on a aussi exploré une voie d'accès à la compréhension de la nature et du fonctionnement du pouvoir dans les sociétés médiévales. » 45 C'est cette approche que l'on retrouve dans Saint-Louis. Ainsi l'essentiel de la biographie est consacré non au récit de la vie de Saint-Louis, mais à la signification prise par ce roi, de son temps jusqu'à nos jours, 1993.

, Mais Jacques Le Goff c'est aussi de nombreuses études sur les images médiévales

, Deux exemples illustreront l'importance des images et la manière dont il savait les faire parler comme des documents exceptionnels sur les sensibilités médiévales. A ses yeux, l'image seule révèle mieux que les textes l

S. Ainsi and . Un-panneau-peint-sur-un-des-côtés, une église de Catalogne, relève-t-il, Saint-Michel n'est pas seulement un Saint militaire et se spécialise, comme on le voit ici, en président du tribunal du Jugement dernier. « Il pèse les âmes dans la balance, veille à ce que le Diable ne la fasse pas pencher indûment du mauvais côté. Il est le dernier allié de l'homme au seuil de l'éternité, en sachant au besoin ?donner le coup de pouce? (?) Entre le ciel et la terre si étroitement reliés l'un à l'autre, si inextricablement mêlés même, Sciences et Avenir, p.11, 2008.

M. Gazier and «. Jacques-le-goff, Un morceau de roi », compte rendu de la biographie de Saint-Louis in Télérama, n°2400, janvier 1996, p.892

L. Forme, D. , P. Cammarosano-Éd, . Rome, and . Ecole-française-de-rome, Histoire, vol.236, pp.519-565, 1994.

A. Cazenave and I. Au-moyen-Âge, , p.187

, La Civilisation de l'Occident médiéval, op. cit, p.15

L. Goff and . Du-moyen-Âge, 57 Il expose sa pensée, en toute franchise, dans l'entretien avec Arthur Dreyfus cité plus haut. 58 L'Express, p.12, 2003.

J. Le-goff-conseillait-aussi-de-ne-pas-idéaliser-le-moyen, Âge derrière une présentation des exceptions : « Je dirai au lecteur que, face à ces tentatives d'évasion vers un Moyen Âge transfiguré il veuille bien se demander s'il lui plairait, par la vertu de Merlin ou d'Obéron 60 , d'être transporté dans ce temps et d'y vivre ? Qu'il songe que les gens du Moyen Âge ? et ici on peut dire sans se tromper, tous les gens du Moyen Âge ? n'ont pour leur part songé qu'à fuir leur temps, p.61

J. En-hommage-À-jacques-le-goff and . Schmitt, On lui doit une réflexion originale, imaginative, toujours ancrée dans le travail concret de l'historien et sensible aux problèmes du temps présent. Ainsi, il s'est interrogé sur les méthodes et les concepts de l'histoire, mais aussi sur les mentalités collectives, le temps, la mémoire, le travail ou encore le rêve. » 62 On peut se sentir écrasé devant la richesse d'une oeuvre historique telle que celle de Jacques Le Goff Je laisserai donc parler ses mots qui résument les ambitions initiales et la conception de l'histoire à la fin de sa vie Au début de sa carrière, il considérait que l'historien devait s'attacher à différencier les temps, à chercher les structures et les transformations des sociétés, à être un historien des sociétés versatiles, il expliquait que l'Histoire est construite, qu'elle est un héritage. Ainsi, l'historien recueille cet héritage, mais il doit exercer sa liberté. Il ajoutait : l'Histoire n'est ni régulière

. Roi-des-elfes,

, La Civilisation de l'Occident médiéval, op. cit, p.24

J. Schmitt, «. Hommage-À-jacques, and L. Goff, Historien hors norme, Chroniques, n°72, p.15, 2015.