La figure du président dans le cinéma français et le cinéma américain
Résumé
La figure du président dans le cinéma français et le cinéma américain est si présente qu'il est possible de se demander si le film présidentiel n'est pas un genre en soi. Toutefois sa représentation est contrastée, aussi ancienne que fréquente à Hollywood, elle est beaucoup plus parcimonieuse dans le cinéma français en dépit d'un net regain, illustration parmi tant d'autres de son "américanisation". De plus, l'abondante production cinématographique consacrée au président parcourt l'ensemble des genres (comédie, comédie dramatique, thriller...), elle n'est pas centrée sur le biopic. Sans doute existe-t-il autant de significations attachées à l'exploitation de la figure présidentielle que de représentations. Pour autant, s'il ne faut pas s'attendre ni même souhaiter que le cinéma vienne en renfort de l'enseignement de droit constitutionnel, l'écran se substitue parfois à l'écrit aux États-Unis. Nation jeune et terre d'immigration assignent au cinéma la mission jadis dévolue aux vitraux et sculptures des édifices religieux, véritables évangiles de pierre, pour donner à voir la Constitution de 1787 et les mécanismes institutionnels et politiques en découlant. De toute évidence le cinéma français poursuit des fins différentes sur un registre plus intimiste où la figure du président “normal” l'emporte sur celle de “l'hyper-président” commune aux États-Unis au point de voir parfois en lui rien moins que le sauveur du monde. Il reste que les deux cinémas ont en commun d'user de tous les ressorts que permet cette figure cinégénique nourrie par la dramaturgie de l'accès à la fonction présidentielle, de son exercice confronté à de multiples défis et de son issue parfois tragique. Au total c'est sans surprise que le cinéma "présidentiel" est le reflet de son temps et de la représentation que l'on se fait du pouvoir et de ceux que nous désignons pour l'exercer.
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