/. Dans-cette-forme-/-et-e and L. Flexif, comme dans la forme non tensée /mã?-e/ (cela s'explique par les origines françaises : cf. été, mangé)

. Cette-forme-réduite, on pourrait penser que la segmentation serait /le-te/, avec une base /le-/ suivie d'un marqueur /-te/, mais il n'en est rien : la réduction articulatoire (/lete/ ? /te/) est indifférente à la segmentation morphologique, et le verbe /le/ a le même marqueur d'imparfait flexionnel /e/ que tous les autres verbes, d'où la segmentation proposée ici Cette analyse est confirmée par le fait que le

«. Dans and ». Tensée-non-future, « tensée », parce que le préfixe est absent des formes non tensées /et/ et /et-e/ ; « non future », car il ne se trouve que dans deux des formes tensées, le présent /l-e/ et l'imparfait /l-et-e/, et il est absent quand on a le flexif de futur /-r(a)/, dans /s-ra/ et /s-r-e/. La segmentation proposée et l'hypothèse du préfixe

/. Cette-forme and . Fin, exprime l'existence de l'occurrence de l'événement dans une période ayant commencé avant un repère (le moment de l'énonciation dans les deux exemples cidessus ), en même temps que le positionnement mental de l'énonciateur au-delà de la borne droite de l'événement 45

. En, c'est tout simplement la particule préverbale /te/ qui exprime l'imperfectif (associé au renvoi au passé), et non le, En outre, si /i/ avait une valeur aspectuelle, on se demanderait comment expliquer sa distribution dans le cas des références au futur : (67) /zot va et ã koler/ (« ils seront en colère

. La-référence-À, 68) et avec l'aspect imminent en (69) Ces expressions de référence au futur sont la preuve la plus nette que la valeur de /i/ n'est pas aspectuelle : on voit bien que ce n'est pas l'imminence ou la nonimminence qui est ici la ligne de partage, puisque les exemples (67) et (68) sont sémantiquement équivalents et s'opposent de ce point de vue à (69), tandis que le, Il est clair que la piste sémantique doit être abandonnée, pp.68-69

P. Ainsi and . Exemple, un côté le sujet, /zot/, et de l'autre le prédicat, /i dor pa/, ce dernier pouvant être défini classiquement comme ce qui est dit du sujet : ici, /i dor pa/ est dit du sujet /zot/. d'une proposition tensée. Dans cette hypothèse syntaxique, le /i/ possède les propriétés suivantes : il joue un rôle démarcatif en séparant le sujet du prédicat ; il signale que le syntagme prédicatif est tensé

L. , /. , /. , +. , and /. Vi, Le pronom /mw?/ (première personne du singulier) et le /i/ s'amalgament : (72)

L. Quelques-cas-de-non, manifestement de conditionnements phonologiques : syntaxiquement, le /i/ est requis, que nous venons d'observer

/. Notons-que-l-'on-retrouve-le and «. Le-verbe, ) /zot i sra kõtã/ (« ils seront contents ») ; /zot i sre kõtã/ (« ils seraient contents »)

. Je-propose-l-'hypothèse-explicative-suivante, La raison profonde est à mon sens celle-ci : les préfixes en question assurent la même fonction de marqueur prédicatif de proposition tensée que /i/, qui serait alors redondant 51 . C'est pourquoi l, des verbes « être » et « avoir

E. Fait, passé perfectif est due non au sémantisme de l'auxiliaire, mais au préfixe de ce dernier. Cette analyse est confirmée par la variation observée dans des exemples présentés plus haut, et que je reproduis ici : (59) /zot i sra fin dãse

/. Cet-auxiliaire and . Va, ne possède pas de préfixe ni d'autre élément signalant sa valeur tensée, et pourtant il n'est jamais précédé de, p.53

. Sur-la-réinterprétation-de-/-mi-/-comme-monomorphémique-et-sur-son, Par ailleurs, autre problème, on rencontre le /i/ avant /le/ dans certains contextes même en créole standard, comme par exemple dans /usa zot i le/ (« où êtes-vous ? »), mais dans ce cas, il s'agit de ce que j'appelle le « /i/ prosodique » (Watbled 2013a), dont la présence sert à assurer une structure dissyllabique, séquence ne requérant pas le

. Sous-une-forme-unique and . Tensée, et qu'il est donc toujours, de manière inhérente, associé au temps (au sens formel), il rend le /i/ inutile, puisque par lui-même il signale que la prédication est nécessairement tensée. Par son invariance et son caractère toujours tensé

. Finalement, les différents cas de non-occurrence de /i/ se ramènent soit à des effacements par des règles de sandhi, soit à l'application d'un principe d'économie morphosyntaxique consistant à éviter ou à bloquer toute redondance

R. Baker and P. , Kreol, A Description of Mauritian Creole, 1972.

L. Caïd, Étude comparée des systèmes verbaux en créole réunionnais et mauricien, 2000.

P. Cellier, Comparaison syntaxique du créole réunionnais et du français, 1985.

R. Chaudenson, La créolisation : théorie, applications, implications, 2003.

C. Corne, Seychelles Creole Grammar, 1977.

C. Corne, From French to Creole. The development of new vernaculars in the French colonial world, 1999.

R. Damoiseau, Syntaxe créole comparée : Martinique, 2012.

J. Holm, Pidgins and Creoles, 1989.

S. Michaelis, Temps et aspect en créole seychellois : valeurs et interférences, 1993.

S. Michaelis, The fate of subject pronouns, Degrees of Restructuring in Creole Languages, pp.163-184, 2001.
DOI : 10.1075/cll.22.10mic

S. S. Mufwene, Créoles, écologie sociale, évolution linguistique, 2005.

G. Ramassamy, Syntaxe du créole réunionnais Analyse de corpus d'unilingues créolophones, Thèse de doctorat de 3 e cycle, 1985.

D. Véronique, « Temps, Aspect et Mode en mauricien », L'information grammaticale, pp.1-38, 2001.

J. Watbled, Le système verbal du créole réunionnais : principes syntaxiques et prosodiques, Créolité, créolisation : regards croisés, pp.79-96, 2013.

J. Watbled, Principes et contraintes dans la construction des langues de contact : l'exemple des créoles de l'océan Indien », Travaux du CLAIX, revue de l'université de Provence, pp.229-252, 2013.