Mirandola ou le passé recomposé : une généalogie fantastique dans l’Italie du XIVe siècle
Résumé
Dans les bouleversements d’une société tels qu’en connaît l’Italie de la plaine du Pô à la fin du Moyen Age, quelle place accorder aux récits généalogiques ? La généalogie n’est pas alors une simple recherche des ancêtres, c’est avant tout une reconstruction du passé. Cette reconstruction dérange l’historien actuel, comme elle a dérangé les érudits dès le XVIIe siècle, car elle ne correspond ni aux critères de l’écriture littéraire, qui invente pour faire oeuvre de création, ni aux critères de l’histoire en quête de la réalité des événements passés. En 1380, le chroniqueur Ingrano Bratti adresse une lettre à Marsilio et Giberto Pio, seigneurs de Carpi, dans laquelle il présente les origines généalogiques de cette famille seigneuriale : par le récit imaginé à partir d’une trame fréquemment retenue, les origines familiales sont remontées jusqu’à l’antiquité. Cette lettre en latin est expédiée par l’auteur comme un complément à sa chronique. Dans les copies ultérieures, ce fragment traduit est intégré à la Cronaca della Mirandola dei figli di Manfredo e della corte di Quarantola, devenant alors le début de la chronique.
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