Récits et mémoire de naufrages dans le sud-ouest de l’océan Indien. XVIe-XVIIIe siècles
Résumé
« Perte d’un vaisseau sur une côte de mer, sur un banc de sable, sur un écueil, etc. » : c’est la définition que donne Littré du terme « naufrage » dont l’étymologie (navis / frangere), exhibant l’image sinistre de la nef brisée, renvoie à l’échec de l’aventure maritime et à la fragilité des constructions, des connaissances et de la vie humaines. La littérature romanesque a fait de cet accident de la navigation un de ses motifs privilégiés, ouvrant souvent la voie au roman d’aventures, à la robinsonnade, à l’utopie : d’Ulysse à Robinson en passant par le capitaine Siden, les figures de naufragés sont légion dans la fiction. Mais au-delà du thème littéraire nourri d’images de violence opposant la nature déchaînée aux frêles esquifs humains, au-delà de la parabole religieuse de l’homo viator à laquelle renvoie le naufragé en terre étrangère, le naufrage est un risque réel que craint tout marin prenant la mer. Cet événement redouté, inscrit comme une menace à l’horizon du voyage, constitue un puissant ferment pour l’imagination : confronté aux éléments, à la mort, le naufragé est celui qui remporte une première victoire sur l’adversité en s’en sortant, en réchappant de l’engloutissement. Mais après ce premier ébranlement, une deuxième épreuve non moins traumatisante l’attend : le corps à corps avec l’inconnu, hostile et semé d’obstacles.
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