A travers cette communication, j'interroge les liens entre les négociations de la relation interpersonnelle et les mécanismes de transmission du savoir dans le cadre des interactions didactiques. Cette réflexion s’inscrit dans l’axe 2 ” Les savoirs en interaction ” du Colloque Jeunes Chercheurs ICODOC 2021. J'ai choisi d’adopter une approche relationnelle des interactions en classe de langue. J'appuie ma réflexion sur les données récoltées dans le cadre de mon mémoire de Master 2, durant lequel j'ai filmé puis transcrit quatre heures de cours dans une Unité Pédagogique pour Elèves Allophones Arrivants (UPE2A). Je considère que le contenu relationnel de l’interaction peut agir sur le contenu référentiel et sa transmission. Le positionnement identitaire, revendiqué par les interactants, les convoque mutuellement à un positionnement réciproque, constitutif de la relation interpersonnelle. Le cas de la relation didactique est spécifique. L’enseignant est celui qui explique et prodigue les connaissances, pose les questions, évalue par rapport à ses attentes, corrige les réponses. L’apprenant est censé remplir les demandes de l’enseignant, généralement en parlant ou écrivant, pour montrer qu’il intègre les connaissances qui lui sont exposées. Les asymétries épistémique et relationnelle semblent s’identifier en interrelation (Heritage & Raymond, 2005). Je me concentre sur les possibilités qu’ont les apprenants de faire sortir l’interaction didactique de son cours habituel par des tentatives de déritualisation, qui sont des occasions de revendiquer un autre statut par rapport au savoir mais aussi et surtout à l’enseignante. Je décris ensuite les réactions de l’enseignante face à ces revendications et les différentes stratégies à sa disposition pour restaurer et faire accepter ses positionnements relationnel et épistémique. La gestion des enjeux relationnels semble participer à redéfinir, en plus de la structure de la relation entre l’enseignante et les apprenants, leur image d'eux-mêmes par rapport au savoir.