Étude intégrée de l'art pariétal : construction d'un dialogue entre taphonomie et matières colorantes
Résumé
Working on rock art is a challenge because developments aimed at understanding its functions, its place in culture and its social role in ancient societies will always remain hypothetical. Research focused on colouring materials is nonetheless helping to build up knowledge about these societies. These societies used techniques, skills and knowledge to identify, extract and transform colouring raw materials before depositing them in a layer of pictorial material on the walls of caves or rock shelters. These different concepts open the door to research into the relationships that these past societies had with their environment, whether natural or cultural. To meet these knowledge challenges, the integrated approach used to study rock art involves new dynamics, particularly interdisciplinary, by mobilising the fields of archaeology, materials science and geosciences.
The research carried out in recent years is firmly in line with this approach. The aim is to analyse the indices contained in the various remains of colouring materials, from their genesis to their application, by examining the roles (and interactions) of the support and alterations on their composition. The methods developed to meet these knowledge challenges are based on the physical chemistry of materials. Microscopic and spectroscopic methods are used to characterise these materials at different scales and to understand the different types of alteration that occur when they are applied to rock walls or buried. The taphonomic approach is essential for understanding the spatial nature of the different states of the paints and reconstructing their trajectories over time. Furthermore, by investigating the links between the ornate sites and the various sources of supply of colouring materials, we can address the spatiality of the territories and geographies of past societies, as well as the exchanges that may have taken place between different communities.
Only an integrated approach that examines graphic acts in their entirety and in their different contexts can hope to provide some answers to the issues of chronology and the space occupied by ancient societies.
This manuscript for the « Habilitation à Diriger des Recherches » takes stock of previous work and reviews current research into colouring materials and, more generally, rock art. It is also an opportunity to present the dynamics of this work in a research group that is essential for establishing a shared framework of knowledge.
Travailler sur l’art rupestre et pariétal est un défi car les développements visant la compréhension de ses fonctions, de sa place dans la culture et de son rôle social dans les sociétés anciennes resteront toujours du domaine de l’hypothèse. Les recherches centrées sur les matières colorantes permettent néanmoins de construire des connaissances sur ces sociétés. Elles ont en effet eu recours à des techniques, des savoir-faire et des connaissances pour identifier, extraire et transformer les matières premières colorantes avant de les déposer en une couche de matière picturale sur les parois des grottes ou d’abris-sous-roche. Ces différentes notions ouvrent vers la recherche des relations que ces sociétés passées entretenaient avec leur environnement, qu’il soit naturel ou culturel. Pour répondre à ces enjeux de connaissance, l’approche intégrée des sites ornées engage de nouvelles dynamiques, notamment interdisciplinaires en mobilisant les champs de l’archéologie, des sciences des matériaux et des géosciences.
Les recherches menées au cours de ces dernières années s’inscrivent résolument dans cette approche. Elles ont pour objet l’analyse des indices contenus dans les différents vestiges de matières colorantes, depuis leur genèse jusqu’à leur application en interrogeant les rôles (et interactions) du support et des altérations sur leur composition. Les méthodes développées pour répondre à ces enjeux de connaissance relèvent de la physico-chimie des matériaux. Les méthodes microscopiques et spectroscopiques sont ici mobilisées pour caractériser ces matières à différentes échelles et comprendre les différentes natures de leur altération suite à leur application sur les parois ou lors de leur enfouissement. L’approche taphonomique est indispensable pour comprendre la spatialité des états différents des peintures et reconstituer leurs trajectoires dans le temps. Par ailleurs, en recherchant les liens entre les sites ornés et les différentes sources d’approvisionnement de matières colorantes, on aborde la spatialité des territoires et des géographies des sociétés passées ainsi que les échanges pouvant exister entre les différentes communautés.
Seule une approche intégrée questionnant les actes graphiques dans leur globalité et leurs différents contextes peut prétendre apporter des éléments de réponse à ces enjeux de chronologie et d’espace investi par les sociétés anciennes.
Ce manuscrit d’habilitation à diriger des recherches fait le point sur les travaux antérieurs et dresse un état des lieux des recherches actuelles sur les matières colorantes et plus généralement sur l’art pariétal. C’est l’occasion également de présenter la dynamique de ces travaux dans un collectif de recherche essentiel pour poser un cadre partagé de connaissances.
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