Discours et pratiques d’innovation d’acteurs institutionnels autour de projets d’habitat dans les espaces périurbains - Centre de recherche nantais Architectures Urbanités Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2018

Discours et pratiques d’innovation d’acteurs institutionnels autour de projets d’habitat dans les espaces périurbains

Résumé

Entre promotion de la « ville-campagne » et injonctions au développement durable, les situations périurbaines se posent comme des lieux de controverses, d’hybridations. En 2015, le rapport de Frédéric Bonnet présente le périurbain comme un lieu d’innovation où les pratiques de projets feraient preuve d’un certain « pragmatisme stimulé par le manque de moyen » . Mais de quelles innovations parle-t-on ? Beaucoup de travaux concernant le périurbain se sont concentrés à étudier les morphologies, la structuration des territoires, les modes de vies, la qualité du cadre de vie, la gouvernance de ces territoires. Nous proposons ici de nous intéresser aux acteurs et aux logiques d’actions. Parmi elles, la planification, la promotion immobilière constituent des pratiques « ordinaires » au sein de ces espaces et font l’objet de nombreux travaux. Nous proposons ici de nous intéresser à d’autres pratiques que l’on pourrait qualifier « d’exceptionnelles » ; celle du projet d’aménagement « périurbain » sur des innovations de méthodes, dites « expérimentales ». Cette communication s’inscrit donc dans une recherche urbaine qui aborde l’urbanisme sous l’angle des pratiques professionnelles ; par ailleurs elle se fondera sur le constat empirique que des professionnels de l’aménagement au sein des institutions s’engagent dans des expérimentations visant à explorer des innovations méthodologiques pour « construire le logement autrement » avec les opérateurs travaillant au sein des espaces périurbains (promoteurs, aménageurs …). La problématique de la communication vise à se demander ce que recouvre cette revendication à « l’expérimentation ». Quelles sont les pratiques associées et pourquoi les acteurs institutionnels revendiquent la nécessité d’un recours à « l’expérimentation » ? Notre hypothèse consiste à dire que ce recours à l’expérimentation est lié à une injonction conjoncturelle (macro) à « innover » dans un contexte marqué par la concurrence entre territoires mais aussi par une injonction à plus petite échelle (micro) liée à un contexte local favorable marqué par des acteurs qui se positionnent sur des enjeux de recherche et développement et de démarches projets dans les territoires « périurbains ». Néanmoins, le caractère « expérimental » ne semble pas si nouveau que cela pour les structures observées. Elles font du projet urbain, mettent à l’épreuve des idées nouvelles et expérimentent régulièrement des méthodes « alternatives ». Notre intérêt se porte donc ici sur les formes de cette mise en visibilité et ce qu’elle implique pour les structures et les acteurs sur le plan des pratiques. En effet, le recours à ces expérimentations modifie des conventions, des habitudes professionnelles et des cadres opérationnels qui impactent nécessairement les logiques de production de l’habitat au sein des espaces périurbains. Cette communication s’appuie sur un travail d’enquête ethnographique mené in situ dans le cadre d’un dispositif CIFRE initié en avril 2017 en partenariat avec l’agence d’urbanisme de la région de Saint Nazaire. Cette démarche d’enquête va amener le doctorant à se déplacer entre des « mondes » périurbains ; celui des aménageurs de lotissements, des architectes/urbanistes du périurbain, des constructeurs de pavillon et leurs agences, des élus de villes « intermédiaires » et de petites communes. Nous nous appuierons ici plus particulièrement sur 2 cas de projets « expérimentaux » d’habitat au sein des espaces périurbains menés par l’agence d’urbanisme de la région de Saint Nazaire et le pôle métropolitain Nantes-Saint Nazaire. Dans un premier temps, nous reviendrons sur la description de nos 2 cas d’étude et nous nous attacherons à identifier les points communs et occurrences entre ces deux démarches, en nous attachant aux objets et aux méthodologies mises en place. Dans un deuxième temps nous reviendrons sur la construction de ces expérimentations, les différentes étapes au travers d’une approche socio-technique qui s’appuiera sur le cadre théorique de la sociologie de la traduction afin de démontrer l’intrication entre enjeux macros et micro sociologiques. Enfin nous verrons les impacts de ce recours à l’expérimentation dans les processus de projets (renforcement des interactions public-privé, présence d’acteurs « intermédiaires » et recours à des « experts ») et sur les pratiques (mise en récit, transpositions de méthodes, bonnes pratiques …). Finalement, nous nous poserons la question de savoir si au-delà de légitimer des pratiques et/ou de palier à une ingénierie de projet qui apparaît comme incertaine, ces démarches de projets ne participent pas d’une institutionnalisation des modes de production de l’habitat au sein des espaces périurbains, tout le moins d’une régulation, visant à construire un cadre pour des modes de conception « alternatifs » impliquant habitants ainsi qu’une plus grande pluralité d’acteurs. Ainsi, le processus de périurbanisation semble ici reconsidérer à l’aune du projet.
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  • HAL Id : hal-02472520 , version 1

Citer

Kévin Chesnel. Discours et pratiques d’innovation d’acteurs institutionnels autour de projets d’habitat dans les espaces périurbains : Le cas de Nantes-Saint Nazaire. Trajectoires des espaces périurbains - REHAL, Recherche-Habitat-Logement, Jun 2018, Nanterre, France. ⟨hal-02472520⟩
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