L'ironie : quand vouloir dire ne veut pas dire vouloir dire - Déplacements, Identités, Regards, Écritures Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2011

L'ironie : quand vouloir dire ne veut pas dire vouloir dire

Résumé

L'ironie fait partie des grandes figures, au même titre que la métaphore et la métonymie ou la synecdoque. On se posera ici la question de son statut dans une perspective essentiellement linguistique, et plus précisément dans un cadre dynamique, à la fois énonciativiste et cognitiviste, prenant en compte l'intention signifiante et l'acte de construction du discours. Dans l'énoncé ironique typique, les mots disent autre chose que ce que leur énonciateur a l'intention de communiquer. Plus précisément, cet énonciateur a l'intention d'exprimer une pensée, un jugement, une vérité, au moyen d'une expression linguistique disant le contraire, ou du moins véhiculant un contenu opposé à celui qu'il assume. Autrement dit, l'ironiste a pour but de faire entendre la pensée qui est celle à laquelle il adhère, mais en la « camouflant » derrière un énoncé antagoniste. Il en résulte que le discours ironique doit être reconnu comme tel pour fonctionner, à la différence du mensonge, qui est pure dissimulation. Première approche L'ironie se dit de la figure et de son application en discours, mais aussi de l'énonciateur : on parlera facilement de l'ironie d'un texte, de celle de son auteur, extension impossible comme telle avec des figures telles que la métaphore ou la métonymie, par exemple. Le terme qui nous concerne ici désigne aussi une moquerie, une raillerie insultante, autrement dit un comportement lié au recours à un style ironique. Ainsi le dérivé verbal ironiser désigne-t-il de manière ambivalente non seulement l'usage du trope, mais aussi bien un comportement railleur à l'égard d'autrui, qui sert de cible : l'ironie vise des victimes et les atteint. C'est donc bien une arme verbale. Pour comprendre cette figure avec les outils de la science du langage, nous verrons qu'il est préférable de faire appel à une théorie de la construction de l'énoncé par son producteur. Tout commence par une intention signifiante complexe de l'énonciateur et se termine par un acte interprétatif de la part du récepteur. L'ironie est un effet qui naît de ces relations dialectiques complexes. Elle relève d'une forme d'activité exégétique ou herméneutique, liée

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Linguistique
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  • HAL Id : hal-00905487 , version 1

Citer

Jean-Philippe Watbled. L'ironie : quand vouloir dire ne veut pas dire vouloir dire. Williams-Wanquet E. et Peiter A. L'ironie comme arme, 2, Projekt Verlag, pp.9-26, 2011, 978-3-89733-236-2. ⟨hal-00905487⟩
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